Dons associatifs : les français toujours plus généreux

La 21ème étude de l'association Recherches & Solidarités sur la générosité des français montre que les dons versés en 2016 sont en hausse de … (en accès libre)
Malgré le marasme économique, les français donnent toujours plus aux associations. C’est que ce révèle la 21ème étude sur “La générosité des français” publiée par l’association Recherches et Solidarités le 21 novembre : d’après cette étude, les français ont donné à des associations ou fondations environ 4% de plus en 2015 qu’en 2014.
Réalisée en partenariat avec l’Association Française des Fundraisers (AFF), l’Institut des Dirigeants d’Associations et Fondations (IDAF), l’Institut de l'Éthique et de l’Action pour la Solidarité (IDEAS) et le Comité de la Charte du Don en confiance, l’étude montre qu’en prenant en compte les dons fiscalement déclarés mais aussi les dons non déclarés (dons de la main à la main, microdons, dons sur salaires, dons par SMS…), les français ont donné entre 4,4M€ et 4,6M€.
Cette croissance des dons profite aux associations et fondations de toutes tailles, à l’exception des plus petites (celles qui reçoivent moins de 150 000€ de dons), qui souffrent d’un manque de moyens et de notoriété. Elle profite à toutes les causes, avec en tête l’aide sociale, la recherche médicale et la solidarité internationale. Les 5 premiers organismes collecteurs sont ainsi l’Association Française contre les Myopathies (qui organise le téléthon), les Restos du Coeur, le Secours Catholique, la Croix Rouge et Médecins Sans Frontières. Les plus belles progressions se font dans les secteurs de l’environnement (+12%), notamment grâce à la COP21, et de la recherche médicale (+6%). Les partis politiques, eux, reçoivent par contre moins de dons par rapport à 2014 (baisse de 13%), notamment à cause d’une perte de crédit très forte de ces derniers depuis quelques années.
Un montant moyen en hausse
Si le nombre de donateurs stagne depuis environ 10 ans (il y a 5,5 M de foyers donateurs en France), le montant moyen du don par foyer est en hausse : il s’élève à 463€ en 2015 (+6,2% par rapport à 2014). L’association Recherches et Solidarités explique cette évolution par plusieurs facteurs : la digitalisation croissante des dons, l’émergence de plateformes de financement participatif, les mesures fiscalement incitatives (plus de 8 assujettis à l’ISF sur 10 ont donné en 2015), la multiplication des acteurs d’intérêt général faisant appel aux dons (établissements d’enseignement supérieur, secteur culturel, etc.) et enfin les situations d’urgence (séisme au népal, guerre en Syrie, etc.).
Les donateurs majoritaires restent, par âge, les plus de 70 ans (31,5% des dons) et, par revenu, les foyers ayant les revenus imposables les plus importants (près de 46% des dons est effectué par les foyers ayant un revenu annuel supérieur à 78 000€). Si la proportion de jeunes donateurs (moins de 30 ans) est en baisse par rapport à 2014, il faut cependant noter qu’en termes d’effort de générosité (rapport entre ce qu'une personne donne et son revenu), les jeunes sont les plus généreux : ils donnent 1,4% de leur revenu contre une moyenne de 1,14%.
Géographiquement, l’étude compare les régions, les départements et les villes selon différents critères : le montant moyen annuel des dons, la densité des donateurs (rapport entre le nombre de donateurs imposables et le nombre de foyers fiscaux imposables) et l’effort de générosité. Les classements diffèrent selon ces critères: ainsi, si l’Île-de-France est au premier rang en termes de montant annuel des dons (plus de 700€ par foyer) et d’effort de générosité, c’est l’Alsace qui est la première région pour la densité des donateurs. L’étude va même plus loin en classant les 100 communes les plus importantes selon les 3 critères. Les villes arrivant en tête sont Versailles (Yvelines) et Neuilly Sur Seine (Hauts-de-Seine). Certaines villes comme Colmar (8ème rang) ou Angers (12ème) se placent convenablement en dépit de revenus relativement modestes. Fréjus et Ajaccio se placent en dernier.
Cet étude permet de souligner les principaux enjeux auxquels sont soumis les dons en France. Par exemple, elle montre la nécessité d’un renouvellement générationnel des donateurs, qui nécessite une diversification des moyens de donner (digital, microdon, etc.) et de communiquer autour du don. L’association Recherches et Solidarités, qui évoque l’importance des grands donateurs et qui a également publié une étude intitulée Les dons au titre de l'ISF (à télécharger ci-dessous), permet aussi de se questionner sur l’évolution de la fiscalité. Ainsi, cette année 2017, près d’un donateur assujetti à l’ISF sur deux préfère attendre le résultat de l’élection présidentielle avant d’effectuer ses dons.
LIENS DE L’ARTICLE
site web: Etude Recherche & Solidarités : les dons au titre de l'ISF (sept. 2016) - PDF: http://www.recherches-solidarites.org/media/uploads/etude-isf-vf.pdf