France Invest : ESG à tous les étages

La 7ème édition de la conférence ESG annuelle France Invest - PwC a mis en lumière une tendance forte : les sujets environnementaux, sociétaux et de gouvernance ont atteint le stade de la maturité dans tous les segments de capital-investissement français. Mais les financeurs peuvent mieux faire. Explications (en accès libre).
Affluence record pour la 7ème édition de la conférence ESG de France Invest (ex-AFIC), l'association des professionnels du capital investissement français, organisée avec PwC le 19 septembre 2018. Le message principal, réaffirmé par Dominique Gaillard nouvellement élu à la présidence de l'association, et dans le droit-fil de la politique volontariste menée en la matière par son prédécesseur Olivier Millet : la prise en compte des sujets environnementaux, sociétaux et de gouvernance est désormais fondamentale pour l'exercice du métier d'investisseur en private-equity.
Le "vu" et le "moins vu" de cette édition 2018.
Vu :
- Des critères ESG présents dans tous les segments du capital investissement : capital-risque, LBO "mainstream", infrastructures, fonds d'impact investing...
- Des exigences sur la prise en compte de ces mêmes critères déjà demandés par les bailleurs de fonds (assureurs, fonds de pension, ...) français ou européens, mais un dialogue qui se sophistique entre sociétés de gestion et ces mêmes "Limited Partners", selon Candice Brenet, la présidente de la commission ESG de France Invest.
- Une prise en compte de l'ESG sur le temps long - plus long que la durée moyenne d'une participation d'un fonds au capital d'une entreprise (5 à 7 ans, NDLR). "Il y a des problématiques ESG qu'on ne peut pas traiter en 5 ans au niveau d'une société dans laquelle nous investissons, mais ne pas s'en occuper serait tabler sur le fait que lors de notre sortie, l'investisseur suivant ne se préoccuperait pas non plus d'ESG. Ce qui n'a plus de sens aujourd'hui. C'est une saine logique de portefeuille", commente un investisseur en marge des tables rondes.
Moins vu :
- La parole des bailleurs de fonds, qui demandent non seulement un reporting au moment de l'allocation des fonds, mais aussi de plus en plus de données ESG au cours de la vie des véhicules confiés aux sociétés de gestion pour éviter un effet "blind-pool" (abonder un fonds d'investissement dans lequel les investisseurs ne connaissent pas le type d'activité ou les entreprises dans lesquelles ils investissent). Ce qui s'inscrit dans une tendance lourde : celle de rendre davantage compte de l'usage des fonds.
- L'intégration des critères ESG de la part des prêteurs qui financent la dette d'acquisition. Les 483 sociétés de gestion membres de France Invest réalisent environ 600 audits RSE par an lors de l'examen des opportunités d'investissement. Or le contenu de ces due-diligence n'est pas pris en compte par les banques pour moduler les conditions de financement en dette, pourtant de nature à réduire les risques financiers. Et ce alors même qu'elles commencent à structurer des lignes de crédit responsable (lire ci-dessous) pour leurs clients corporate.
LIENS DE L’ARTICLE
site web: UNPRI : Responsible Investment in Private Equity, A Guide For Limited Partners (2011): https://www.unpri.org/private-equity/a-limited-partners-guide-to-responsible-investment-in-private-equity/108.article
POUR APPROFONDIR LE SUJET
- 30/05/2018 Voir l'article Lexique des termes RSE et ESG